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Page:Tailhade - Vitraux, 1891.djvu/23

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Que t’importe l’hiver, sinistre compagnon
De la tristesse indéfectible qui te navre !
N’est-elle pas la verte Atlantide et le havre
Où tu reconnaîtras le pays de Mignon ?

Les passions et les dégoûts mènent leurs courses.
Que t’importe, mon cœur, ce banal évohé !
Tu sais qu’elle est pareille aux fonts de Siloë
Qui changeaient en douceur l’amertume des sources.

Tu sais qu’elle a gardé l’inaltérable espoir
De ta jeunesse, et sa ferveur, et qu’autour d’elle
S’épanouit l’éclat d’un automne fidèle
Et nage le parfum alangui d’un beau soir.