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Page:Taine - Le Positivisme anglais, 1864.djvu/65

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les deux lignes comme droites, l’espace cesse d’être enclos. Dans l’affirmation des axiomes, les idées constitutives s’attirent invinciblement. Dans la négation des axiomes, les idées constitutives se repoussent invinciblement. Or cela n’a pas lieu dans ces propositions d’expérience ; elles constatent un rapport accidentel, et non un rapport nécessaire ; elles posent que deux faits sont liés, et non que les deux faits doivent être liés ; elles établissent que les corps sont pesants, et non que les corps doivent être pesants. Ainsi les axiomes ne sont pas et ne peuvent pas être les produits de l’expérience. Ils ne le sont pas, puisqu’on peut les former de tête et sans expérience. Ils ne peuvent pas l’être puisqu’ils dépassent, par la nature et la portée de leurs vérités, les vérités de l’expérience. Ils ont une autre source et une source plus profonde. Ils vont plus loin et ils viennent d’ailleurs.

Point du tout, répond Mill. Ici, comme tout à l’heure, vous raisonnez en scolastique ; vous oubliez les faits cachés derrière les conceptions :