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Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 11, 1904.djvu/322

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L’ÉCOLE


cation n’est si digne de confiance : partant nous lui conférons, « en tout ce qui concerne la religion[1], le droit de surveillance sur tous les collèges de son diocèse », la charge « de les visiter lui-même ou de les faire visiter par un de ses vicaires généraux », la faculté « de provoquer auprès du conseil royal de l’instruction publique les mesures qu’il aura jugées nécessaires ». Au sommet, de la hiérarchie siège un Grand Maître avec les pouvoirs et le titre de M. de Fontanes, avec un titre de plus, celui de membre du cabinet et de ministre de l’instruction publique, Mgr de Frayssinous, évêque d’Hermopolis[2], et, dans les cas difficiles, cet évêque, placé entre sa conscience catholique et les articles positifs du statut légal, « sacrifie la loi » à sa conscience[3]. — Voilà le parti qu’on peut tirer de

  1. Ordonnances du 6 septembre 1822, et du 21 février 1821, titre VI, avec rapport de M. de Corbière.
  2. Liard, l’Enseignement supérieur, 840 (Circulaire adressée aux recteurs par Mgr de Frayssinous, aussitôt après son installation) : « En appelant à la tête de l’instruction publique un homme revêtu d’un caractère sacré. Sa Majesté a fait connaître à la France entière combien elle désire que la jeunesse de son royaume soit élevée dans des sentiments monarchiques et religieux… Celui qui aurait le malheur de vivre sans religion, ou de ne pas être dévoué à la famille régnante, devrait bien sentir qu’il lui manque quelque chose pour être un digne instituteur de la jeunesse. Il est à plaindre, et même il est coupable. » — Ambroise Rendu, par Eugène Rendu, 111 (Circulaire aux recteurs en 1817) : « Faites connaître à MM. les évêques et à tous les ecclésiastiques que, dans l’œuvre de l’éducation, vous n’êtes que des auxiliaires, et que l’objet de l’instruction primaire est de fortifier l’instruction religieuse. »
  3. Riancey, Histoire de l’Instruction publique, II, 312 (À propos des cours de MM. Guizot et Cousin, suspendus par Mgr de Frayssinous) : « Il ne croyait pas qu’un protestant et un philosophe pus-