toute espèce ; en 1829[1], on en compte 30 000, et, en 1850, 63 000. En 1815, elles instruisaient 737 000 enfants, et, en 1829, 1 357 000 ; en 1850, elles en instruisaient 3 787 000. En 1815, pour former les instituteurs primaires, il n’y avait qu’une école normale ; en 1850, il y en a 78. Par suite, tandis qu’en 1827 sur 100 conscrits 42 savaient lire, en 1877 c’est 85 ; tandis qu’en 1820 sur 100 femmes 34 pouvaient signer leur acte de mariage, en 1879 c’est 70. — Pareillement, dans les lycées et Collèges, l’Université, qui élevait en 1815 37 000 adolescents, en élève 54 000 en 1848 et 64 000 en 1865[2] ; plusieurs branches d’études, en particulier l’histoire[3], s’introduisent dans l’enseignement secondaire et y portent de bons fruits. — Même dans l’enseignement supérieur, qui, par institution, reste languissant, décoratif ou routinier, il se produit des améliorations : l’État ajoute des chaires à ses établissements de Paris, et fonde en province des facultés nouvelles. En somme, un esprit curieux et capable de se conduire lui-même peut, à Paris du moins, en utilisant les
- ↑ Rapport sur la statistique comparée de l’enseignement primaire, (1880), II, 8, 110, 200. — Loi du 15 mars 1850, Exposé des motifs, par M. Beugnot.
- ↑ Revue des Deux Mondes, numéro du 15 août 1809, 909 et 911 (article de M. Boissier).
- ↑ Arrêté du 9 novembre 1818. — Jusqu’en 1850 et au delà, l’Université arrangeait son enseignement pour ne pas entrer en conflit avec le clergé sur les terrains contestés de l’histoire ; par exemple, à la fin de la quatrième, on courait très vite sur l’histoire de l’Empire romain après Auguste, puis, en troisième, on recommençait par l’invasion des Barbares : on esquivait ainsi les origines du christianisme et toute l’histoire primitive de l’Église chrétienne. Par la même raison, l’histoire moderne s’arrêtait en 1789.