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Page:Taine - Les Origines de la France contemporaine, t. 11, 1904.djvu/66

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L’ÉGLISE


la porte des dignités ecclésiastiques[1]. Pour plus de sûreté, en tout diocèse où les « principes de l’évêque » ne lui donnent pas satisfaction complète, il interdit toute ordination, nomination, promotion ou grâce quelconque. — « J’ai[2] rayé toutes les demandes qui étaient relatives aux évêchés de Saint-Brieuc, Bordeaux, Gand, Tournay, Troyes, Alpes-Maritimes… Mon intention est que vous ne me proposiez pour ces diocèses aucune exemption de service pour les conscrits, aucune nomination à des bourses, à des cures, à des canonicats. Vous me ferez un rapport sur les diocèses qu’il conviendrait de frapper de cette interdiction. » — Vers la fin, le gallicanisme de Bossuet ne lui suffit plus ; il le laissait enseigner à Saint-Sulpice, et M. Émery, directeur de la maison, était le prêtre de France qu’il estimait le plus, qu’il consultait le plus volontiers ; mais une lettre d’élève, imprudente, vient d’être interceptée ; ainsi l’esprit de la compagnie est mauvais. Ordre d’expulser le directeur et d’en installer « dès le surlendemain » un nouveau, ainsi que de nouveaux admi-

  1. Correspondance de Napoléon (notes pour le ministre des cultes), 30 juillet 1806. Pour être curé de première classe, chanoine, vicaire général ou évêque, il faudra désormais être bachelier, licencié, docteur, avoir les grades universitaires, « ce que l’Université pourra refuser, dans le cas où le candidat serait connu pour avoir des idées ultramontaines ou dangereuses à l’autorité ».
  2. Comte d’Haussonville, V, 144 et suivantes (Lettre de Napoléon au ministre des cultes, 22 octobre 1811, omise dans la Correspondance.) La lettre finit par ces mots : « Cette manière d’opérer doit être tenue très secrète ».