loyalement la révolte des modérés contre les Maratistes[1]. — « Insensiblement, disent les observateurs, la classe respectable des arts décline de la faction pour s’attacher à la saine partie[2]. » — « Depuis que les porteurs d’eau, les portefaix et autres font grand fracas dans les sections, on voit à pleins yeux que la gangrène du dégoût gagne les fruitiers, les limonadiers, les tailleurs, cordonniers[3], » et autres semblables. — Vers la fin, « les bouchers de l’une et l’autre classe, haute et basse, sont aristocratisés ». — Pareillement, « les femmes de la Halle, sauf quelques-unes qui sont soldées ou dont les maris sont jacobins, jurent, pestent, sacrent, maugréent ». — « de matin, dit un marchand, j’en avais quatre ou cinq ici ; elles ne veulent plus qu’on les appelle du nom de citoyennes ; elles disent qu’elles crachent sur le république[4] ». — Il ne reste de femmes patriotes que les dernières de la dernière classe, les mégères qui pillent les boutiques, autant par envie que par besoin, « les femmes de bateau[5], aigries par la
- ↑ Mortimer-Ternaux, IV, 269 (Pétition présentée par Gonchon). — Buchez et Roux, XXVIII, 82, 83, 93. Lettres de Gadolle, témoignages sur Gonchon, — Archives nationales, AF, II, 43. Lettres de Gonchon au ministre Garat, 31 mai, 1er juin, 3 juin 1793. Ces lettres sont très curieuses et naïves. Il écrit : « citoyen Garra ».
- ↑ Schmidt, I, 254 (Dutard, 19 mai). — Moniteur, XIV, 522. (Lettre adressée à Roland), n° du 21 novembre 1792 : « Les sections (sont) composées ou du moins fréquentées, pour les dix-neuf vingtièmes, par la classe la plus inférieure en mœurs et en connaissances. »
- ↑ Ib., II, 59 (Dutard 13 juin).
- ↑ Ib, II, 87 (Dutard, 14 juin). Le mot des poissardes est plus cru.
- ↑ Rétif de la Bretonne, Bibliographie de ses œuvres, par
