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Page:Taine - Voyage en Italie, t. 1, 1874.djvu/423

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que nous l’avons, un assemblage de petits États sous les bénédictions et les manœuvres d’un prince cosmopolite appartient aux voisins forts qui veulent l’exploiter ou le prendre. Elle reconnaît que les deux prérogatives qui faisaient son orgueil sont les deux sources d’où est sortie sa misère, que l’indépendance municipale et la souveraineté pontificale, libératrices au moyen âge, sont pernicieuses aux temps modernes, que les institutions qui l’ont protégée contre les envahisseurs du treizième siècle la livrèrent aux envahisseurs du dix-neuvième, que si elle ne veut pas rester une promenade d’oisifs, un spectacle de curieux, un séminaire de chanteurs, un salon de sigisbés, une antichambre de parasites, elle est obligée de devenir une armée de soldats, une compagnie d’industriels, un laboratoire de savants, un peuple de travailleurs. Dans cette transformation si vaste, elle a pour aiguillons le souvenir des maux passés et la contagion de la civilisation européenne. C’est beaucoup ; est-ce assez ?



FIN DU PREMIER VOLUME.