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Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 1.djvu/265

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resser cette fille : « Eh ! lui dit-elle en riant, monsieur le maréchal, que voulez-vous faire ? — Dame, répondit-il, vous m’avez laissé seul avec mademoiselle : je ne la connois point ; je ne savois que lui dire. »




LE PRÉSIDENT DE CHEVRY[1],
DURET, LE MÉDECIN, SON FRÈRE.


Le président de Chevry se nommoit Duret, et étoit frère de Duret le médecin. Il disoit : « Si un homme me trompe une fois, Dieu le maudisse ; s’il me trompe deux, Dieu le maudisse et moi aussi ; mais s’il me trompe trois, Dieu me maudisse tout seul ! »

Par ses bouffonneries et par sa danse, il se mit bien avec M. de Sully, comme nous avons dit ailleurs[2]. Ce fut lui qui montra à la Reine et aux dames les pas du ballet dont nous avons parlé à l’Historiette d’Henri IV. Ce fut avec M. de Sully qu’il commença à faire fortune. Il ne fut pourtant intendant des finances que du temps du maréchal d’Ancre, et il se conserva dans l’intendance, quand le maréchal fut tué, en donnant dix mille écus à la Clinchamp, que M. de Brantes[3] entretenoit.

  1. Charles Duret, seigneur de Chevry, conseiller d’État, intendant et contrôleur-général des finances, président à la Chambre des comptes de Paris.
  2. Voir précédemment, page 72.
  3. Léon Albert, seigneur de Brantes, duc de Luxembourg et de Piney, frère du connétable de Luynes.