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Page:Tallemant des Réaux - Les historiettes, tome 1.djvu/324

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de ménage qu’on ait jamais fait. Il l’a accusée de supposition, et elle, lui, d’impuissance. Messieurs de Brissac ont hérité de ce fou-là.




LE DUC DE BRISSAC[1].


Son aîné, le feu duc de Brissac, étoit une grosse bête. On appeloit sa femme le duc Guyon : elle se nommoit Guyonne[2] ; c’étoit elle qui faisoit tout. Il aimoit tant les pommes de reinette, que, pour bien louer quelque chose, il ajoutoit toujours de reinette au bout, tellement qu’on lui a ouï dire quelquefois : « C’est un honnête homme de reinette. »




BIZARRERIES ET VISIONS
DE QUELQUES FEMMES.


Une fille de Paris fut long-temps recherchée par un homme qui la vouloit épouser ; mais quoique ce fût son avantage, elle ne s’y put jamais résoudre, et le lui déclara à lui-même plusieurs fois. Cet homme ne se rebutoit point pour cela, et continuoit de la voir. Un

  1. François de Cossé, duc de Brissac, mourut à l’âge d’environ soixante-dix ans, le 3 décembre 1651.
  2. Guyonne Ruelan. (Voyez ci-dessus l’article de Rocher-Portail, son père, pag. 237 de ce volume.)