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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/164

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i’instant où elle voudrait préparer notre repas ; je m’attendais à voir le lapin s’élancer de sa prison, mais, à mon grand désappointement, la graisse, se fondant malgré la rigueur du froid, avait presque noyé le petit animal. La vieille femme me gronda sévèrement ; mais, depuis, elle a raconté plus d’une fois cette aventure en riant du spectacle que lui avait présenté l’intérieur de la chaudière ; elle parla aussi toute sa vie de la conduite inhospitalière des Indiens que nous quittions alors.

Après quelques jours de voyage, nous découvrîmes des traces de chasseurs, et nous fûmes enfin assez heureux pour trouver une tête de bison qu’ils avaient laissée. Ce secours inattendu apaisa notre faim ; nous suivîmes le sentier frayé par eux, et nous atteignîmes ainsi aux bords de la rivière Rouge une troupe de nos amis.

C’était une bande nombreuse de Crees sous les ordres d’un chef nommé le Petit Assinneboin et de son gendre Sin-a-peg-a-gun. Ils nous reçurent avec beaucoup de cordialité, nous