Aller au contenu

Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Peu de temps après, nous traversâmes le lac avec une bande nombreuse d’Ojibbeways. Au moment où nous allions les quitter, et où ils devaient se séparer dans diverses directions, tous s’arrêtèrent pour boire. Dans cette débauche, ils nous enlevèrent toutes nos provisions ; ce fut la première fois que je m’enivrai avec les Indiens ; quand je repris mes sens, la vieille femme, qui avait bu pourtant bien plus que moi, me reprocha ma conduite avec beaucoup de force et de sagesse.

Reconnaissant à quelle détresse nous étions réduits, je fis entrer Net-no-kwa dans notre canot, que je dirigeai aussitôt vers un endroit où je savais combien la pêche était abondante. Les Ojibbeways ne nous avaient pas laissé une miette de provisions, mais je pris bientôt trois doris, et la faim ne se fit pas sentir. Le lendemain matin, je m’arrêtai pour déjeûner à un portage où cette espèce de poisson était abondante. J’en pris un d’abord, et tandis que la vieille femme le faisait cuire, j’en pêchai près d’une centaine.