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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/277

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se passa jusqu’au moment où notre troupe fit ses préparatifs de départ.

Mes forces n’étaient pas entièrement détruites, et quand je repris mes sens, j’étais capable de marcher ; je réfléchis beaucoup à tout ce qui s’était passé depuis que je vivais parmi les Indiens ; j’avais, en général, été content de mon sort depuis que Net-no-kwa m’avait fait entrer dans sa famille ; mais je regardai cette maladie comme le commencement d’un malheur qui me poursuivrait toute ma vie. J’avais perdu le sens de l’ouïe ; mes oreilles étaient pleines d’abcès en suppuration ; assis dans la cabane, je voyais le mouvement des lèvres de chacun sans entendre une seule parole. Je pris mon fusil et j’allai chasser ; mais les animaux me découvraient avant que je pusse les voir, et si, par hasard, je voyais un moose ou un élan et voulais m’en approcher, je reconnaissais que mon adresse et mon bonheur m’avaient abandonné. Il me vint à l’esprit que les animaux eux-mêmes