Aller au contenu

Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/291

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’a, jusqu’alors, entretenu avec elle aucune relation intime ; ils se sont vus dans le village, peut-être l’a-t-il regardée en passant, mais il est probable que jamais ils ne se sont parlé. Le mariage est décidé par les vieux parens, et, quand leur intention est signifiée au jeune couple, il est bien rare que quelque objection s’élève ; tous deux savent que, si cette union déplaît soit à l’un et à l’autre, soit à l’un ou à l’autre, en tout temps il sera facile de la rompre.

Mes conversations avec Mis-kwa-bun-o-kwa (l’aurore), tel était le nom de la femme qui m’avait offert sa pipe, firent bientôt du bruit dans le village. Un jour, le vieux O-zhusk-koo-koon entra dans ma cabane, tenant encore par la main une de ses nombreuses petites-filles ; il avait conclu de la rumeur publique qu’à l’exemple des jeunes hommes de mon âge, j’avais envie de prendre femme. « Voici, dit-il à Net-no-kwa, la plus belle et la meilleure de toute ma postérité, je viens l’offrir à votre fils. » À ces mots, il partit, la laissant dans la cabane.