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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/32

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Sainte-Marie, qui rêva si long-temps le retour à la vie civilisée, sans pouvoir s’arracher aux liens de la vie sauvage, n’est-il pas, dans cette question de haute morale, le témoin le mieux choisi et le plus désintéressé ? Qui connaît mieux que lui les gens de bien grossiers, que Voltaire se plaisait tant à opposer à la société chrétienne ? Un semblable ouvrage, dicté par un Gaulois ou par un Franc à un Romain de la frontière, serait aujourd’hui le plus inappréciable de tous les trésors historiques. Peut-être n’est-il pas déraisonnable de penser que, pour le moraliste, sinon pour l’historien, les Mémoires de Tanner peuvent permettre quelques inductions sur l’état social de nos aïeux avant les premiers jours de la monarchie française? En étudiant avec Tacite les mœurs des Germains, il se présente à la pensée plus d’un rapprochement curieux entre les coutumes des Barbares du monde romain et celles des dernières peuplades de l’Amérique du Nord : les notes de cette traduction vont en indiquer plusieurs.