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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/320

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ma couverture, j’étais couché sur un profond sentier de bisons, conduisant à travers une prairie à une petite crique près de laquelle nous campions. La chute de feuilles était fort avancée, et les herbes des prairies, depuis long-temps atteintes par la gelée, étaient devenues parfaitement sèches ; pour ne pas brûler le gazon, nous avions allumé notre petit feu au milieu du sentier, à l’endroit où il traversait le coin de la banque ; les autres Jndiens, déjà debout, se tenaient a la droite ou à la gauche du sentier, préparant notre déjeuner, lorsque notre attention fut éveillée par un son inaccoutumé, et nous vîmes un porc-épic (80) venir à nous avec lenteur et gaucherie.

J’avais maintes fois entendu parler de l’imbécillité de cet animal sans en avoir jamais été le témoin. Il s’avança sans faire aucune attention aux objets qui l’environnaient, jusqu’à ce que son nez fût dans le brasier ; alors, s’appuyant avec roideur sur ses pattes de devant, il se tint si près de la flamme poussée vers lui par le vent, qu’elle lui flambait les poils de la tête, et il resta