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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/336

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jusqu’à une distance de dix milles, et là nous trouvâmes, sous le commandement d’un homme appelé Po-ko-taw-ga-maw (le petit étang), deux huttes habitées par des Indiens, parens de ma femme. Au moment de notre arrivée, la femme du chef faisait cuire une langue de moose pour son mari, qui n’était pas encore rentré de la chasse ; elle nous la donna sur-le-champ, et ne s’en serait probablement pas tenue là, si son mari n’était pas arrivé. Dès ce moment, ils ne nous donnèrent plus rien, quoique nos petits enfans criassent de faim et qu’il y eût dans leur cabane des vivres en abondance. Il était trop tard et j’étais trop fatigué pour pouvoir chasser ce soir-là ; cependant je ne voulus point permettre aux femmes de leur acheter de la viande, comme elles le désiraient.

A la première lueur du crépuscule, je pris mon fusil, et debout sur la porte de ma hutte, je dis à haute voix « Po-ko-taw-ga-maw est-il le seul qui puisse tuer des élans ? » Ma femme sortit aussitôt, et me présenta un