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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/352

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crête du coteau et s’arrêtèrent à la vue du village. A cet aspect, les deux hommes, loin de fuir, vinrent à nous d’un air délibéré, et nous vîmes s’arrêter devant les chefs deux guerriers de notre parti : à la dernière halte, ils nous avaient quittés sans en prévenir personne, pour aller reconnaître la position de l’ennemi ; mais ils avaient trouvé le camp abandonné depuis bien des heures, et quand nous arrivâmes, ils s’amusaient à faire fuir les loups qui venaient rôder dans les débris.

A leur vue, le sas-sah-kwi ou cri de guerre avait été poussé par toute la troupe ; ce cri, fort et pénétrant, intimide et abat les faibles, mais il anime les guerriers qui se préparent à combattre ; il produit aussi, comme je l’ai reconnu en plus d’une rencontre, un effet surprenant sur les animaux. J’ai vu un bison effrayé de ce bruit au point de tomber sans pouvoir se relever ni faire aucune résistance ; un ours en est quelquefois si épouvanté, qu’il fuit sa tanière ou tombe de son arbre, hors d’état de pourvoir à sa sûreté.