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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/80

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m’acquittais assez mal de ce service, souvent ils tombaient sur moi et me frappaient à coups de manche de harpon ; j’étais battu par l’un ou par l’autre à peu près tous les jours. D’autres Indiens, étrangers à notre famille, semblaient avoir pitié de moi ; hors de la présence du vieillard, ils me donnaient quelquefois à manger et me témoignaient de l’intérêt.

Quand le grain fut récolté et disposé dans les caches où on le rassemble pour l’hiver, les Indiens allèrent chasser sur les bords du Saugenong. J’y souffris beaucoup de la faim, comme je l’avais fait jusque-là ; souvent, dans les bois, je voyais les chasseurs manger quelque chose, et quand je cherchais à reconnaître ce qu’ils avaient trouvé, ils me le cachaient soigneusement. Je ramassai enfin quelques faines, et, sans savoir ce que c’était, je cédai à la tentation d’en goûter ; les ayant trouvées bonnes, je les montrai aux Indiens, qui se mirent à rire en me disant que c’était là ce qu’ils mangeaient depuis longtemps. Quand la neige vint à tomber, il me