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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 1, 1830.djvu/91

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par les blancs. Dans notre retour, les vents contraires nous retinrent à vingt-cinq ou trente milles du lieu de notre départ, sur les bords du lac, près d’une pointe assez étendue, nommée Me-nau-ko-king. Là nous campâmes avec quelques autres Indiens et des marchands. Les pigeons étaient communs dans les bois ; les enfans de mon âge et les marchands leur donnaient la chasse. Je n’avais de ma vie tué aucune pièce de gibier, pas même tiré un coup de fusil. Ma mère venait d’acheter à Mackinae un baril de poudre, Taw-ga-we-ninne possédait un grand pistolet d’arçon. Enhardi par son indulgence, je lui demandai cette arme pour aller tuer des pigeons. Ma mère appuya mon désir en disant : « Il est temps pour notre fils d’apprendre à devenir un chasseur ; » et mon père (j’appelais ainsi Taw-ga-we-ninne), mon père me donna le pistolet chargé en me disant : « Allez, mon fils, si vous parvenez à tuer quelque gibier, vous aurez aussitôt un fusil, et nous vous apprendrons à chasser. »