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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/217

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mider, il voulut s’approcher de moi en bondissant en zig-zag et poussant le cri de guerre. Comme il continuait à me viser en vociférant des menaces, je perdis enfin patience et je saisis mon fusil. L’enfant accourut et, me serrant dans ses bras, me conjura d’épargner son père qui était atteint de folie. Je jetai mon fusil ; puis, prenant le vieillard à bras le corps, je lui enlevai le sien, et lui reprochai l’obstination de sa déraisonnable conduite. « Je me suis, lui dis-je, si souvent mis en votre pouvoir, que vous devriez avoir depuis long-temps reconnu combien vous manque le courage de me tuer. Vous n’êtes pas un homme ; vous n’avez même ni le cœur d’une femme ni la bravoure d’un chien. C’est la première fois que je vous parle. Je veux vous apprendre que je suis fatigué de vos folies ; s’il vous arrive, à l’avenir, de me persécuter encore, ce sera au péril de votre vie.»

Il s’éloigna alors de moi, et prit les devants avec les autres Indiens. Ma famille resta seule en arrière. Le lendemain je suivis leurs traces,