Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/239

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’une valeur de soixante à soixante-dix dollars et me fit loger pour quelque temps chez son interprète, à un mille de sa résidence, où je devais attendre le moment d’une grande réunion d’Indiens et d’hommes blancs à Sainte-Marie sur le Miami. C’était de là qu’il me promettait de me faire rejoindre mes parens au bord de l’Ohio.

J’attendis deux mois au moins, et mon impatience de poursuivre ma route s’irrita chaque jour ; je partis enfin avec Be-nais-sa, frère de Kish-kau-ko et huit autres Indiens, qui se rendaient à la réunion convenue. Parti à l’insu du gouverneur Cass, je n’emportais aucune espèce de provision. Nous eûmes beaucoup à souffrir de la fatigue et plus encore de la faim, surtout après avoir passé les rapides du Miami, où nous laissâmes notre canot. Les Indiens que nous rencontrions nous refusèrent souvent tout secours, quoiqu’ils fussent dans l’abondance. Nous nous arrêtâmes plus d’une fois pour dormir près du champ de blé d’un homme blanc ; le blé était