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Page:Tanner - James, Memoires de John Tanner, vol 2, 1830.djvu/244

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l’ordre, et il obéit sur-le-champ. Je leur défendis de faire aucune recherche sur ce qui s’était passé, et de paraître remarquer son couteau sanglant.

Le matin, après un profond sommeil, il n’avait aucun souvenir des événemens de la nuit. Il nous dit qu’il croyait s’être fort enivré, qu’il avait bien faim, et qu’il allait se hâter de préparer son repas. Il fut confondu d’étonnement quand je lui dis qu’il avait tué un homme. Il se rappelait seulement que dans son ivresse il avait poussé des cris au souvenir de son père massacré par les hommes blancs, au même endroit, bien des années auparavant. Il exprima beaucoup de chagrin, et courut aussitôt voir l’homme qu’il avait frappé. Ce malheureux respirait encore ; nous apprîmes des Potawatomies que le coup avait été porté sur un jeune homme ivre, étendu par terre sans aucun sentiment ; que nulle dispute ne l’avait précédé, et que probablement le meurtrier n’avait pas su qui était sa victime. Les parens du blessé ne dirent rien à l’Ottawwaw ;