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Page:Tarde - L’Opposition universelle, Alcan, 1897.djvu/436

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Chapitre VIII

L’opposition et l’adaptation


I

Nous touchons au terme de cette longue étude. Cependant il nous reste encore à mieux préciser que nous ne l’avons fait plus haut les rapports instructifs de l’Opposition avec l’Adaptation. La philosophie de l’évolution - ou plutôt de l’identité universelle - a souvent confondu ces deux termes en un seul, celui de corrélation ou de correspondance, et créé de la sorte une ambiguïté décevante. Cette confusion est un des pièges involontaires dont elle s’est servie pour dissimuler l’idée de finalité tout en l’utilisant et faire accepter les plus étonnantes assimilations. On dit également bien, dans le langage usuel, que l’œil correspond à la lumière, le poumon à l’air (adaptation) et que la droite du corps correspond à la gauche, le plateau d’une balance à l’autre plateau (opposition). L’esprit peut être ainsi insensiblement amené à considérer toute adaptation comme une opposition, et c’est en effet de la sorte que la relation de ces deux termes est d’abord comprise. Au fond de l’idée d’accord, de complément mutuel, il semble, à première vue, que nous ne trouvons rien de clair si ce n’est l’idée d’équilibre et de mutuelle neutralisation.