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Page:Tarde - L’Opposition universelle, Alcan, 1897.djvu/46

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Chapitre II

Classification des oppositions


I

Pour nous reconnaître un peu dans un sujet si touffu, nous avons à y introduire quelques distinctions et un essai de classement au moins provisoire. Les extrêmes, nous le savons déjà, sont des états ou des actions : mais nous savons aussi que les oppositions statiques ont pour seul fondement intelligible des oppositions dynamiques plus ou moins dissimulées. Devrons-nous cependant ne nous occuper que de celles-ci ? Non, les premières sont trop frappantes pour ne pas mériter, au moins en ce qui a trait à la symétrie des formes vivantes, une étude à part. Entendue d’ailleurs dans notre large acception, la notion de symétrie comprend à la fois le rapport géométrique des figures inverses et le rapport psychologique ou social du plaisir et de la douleur, du beau et du laid, du bien et du mal ; et le rapprochement de ces deux sortes de symétries hétérogènes étrangement analogues, aussi bien que celui des oppositions dynamiques de diverses catégories, provoque l’esprit réfléchi à rechercher la source de leur profonde analogie, peut-être même à se demander s’il n’existerait pas d’autres espèces de symétries sui generis, affirmables