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Page:Tarde - L’Opposition universelle, Alcan, 1897.djvu/48

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par une série de ces vibrations est un mouvement auquel s’oppose un autre rayon émané, suivant une direction diamétralement inverse, du même foyer sonore ou lumineux. Voilà l’opposition rayonnante centrifuge.

Mais, au lieu d’aller divergeant d’un centre, les infinis mouvements opposés peuvent aller convergeant vers lui, ou du moins les tendances à ces mouvements peuvent être dirigées vers ce point central. Toutes les molécules terrestres tendant ainsi vers le centre de gravité du globe. La gravitation, comme la lumière, contient ses oppositions en soi. — Ne peut-on pas dire aussi que la gravitation s’oppose à la lumière ? Ce serait à une opposition à la fois centripète et centrifuge, la force centralisatrice de la pesanteur étant, en un sens, le contre-pied de la force expansive du rayonnement calorifique et lumineux. Si l’on en croit l’hypothèse cosmogonique de Laplace et qu’on la rapproche des vues profondes de Clausius sur la dissipation de l’énergie, cette sorte d’antithèse astronomique aurait un grand sens. Entendue au sens rythmique, elle résumerait les deux phases fondamentales de l’histoire du Cosmos : la concentration primordiale de la nébuleuse en soleil, en planètes incandescentes, et l’expansion finale, infinie, du mouvement éthéré, dont une faible, très faible partie, est utilisée au passage sur les astres éteints pour les besoins de la végétation et de l’animalité, des faunes et des flores clairsemées çà et là, pendant que la presque totalité de ce flux incessant et sans rivage se répand dans l’immensité. Encore ce peu d’éther en mouvement, glané à la dérobée par les êtres vivants, ne tarde-t-il pas à être restitué à l’espace sous forme diffuse ; de telle sorte que la force centrifuge, la