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Page:Tarde - L’Opposition universelle, Alcan, 1897.djvu/51

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est éteint par la tourmaline avec une rapidité excessive ; de sorte qu’après avoir traversé une très petite épaisseur de tourmaline, la lumière sort avec toutes ses vibrations réduites à un seul plan. Dans cette condition, elle est ce qu’on appelle un rayon de lumière polarisée dans un plan ou rectilignement. » Ce n’est pas sans raison que cette expression de polarisation a été choisie. « Newton, dit encore Tyndall, en réfléchissant sur les observations de Huyghens, arriva à la conclusion que chacun des deux rayons transmis par le spath d’Islande a deux côtés ; et, de l’analogie de cette dualité de côtés avec la dualité d’extrémités d’un barreau aimanté qui constitue sa polarité, il arriva consécutivement à regarder les deux rayons comme polarisés. »

Je ne signale que pour mémoire, n’ayant pas ici l’intention ni la prétention d’écrire un traité de physique, les beaux travaux des physiciens modernes sur la polarisation soit de la lumière, soit de la chaleur[1]. La lumière réfléchie, comme la lumière réfractée, s’est montrée polarisable ; et, en étudiant plus profondément ce phénomène, on est arrivé à découvrir que le plan de polarisation de certains cristaux est circulaire, c’est-à-dire qu’ils ont la propriété de polariser la lumière suivant un plan qui tourne, et qui tourne toujours dans le même sens, tantôt à droite, tantôt à gauche. « Si je place un cristal de quartz, dit Tyndall, entre le polariseur et l’analyseur, vous voyez un rouge splendide, et, pendant que je fais tourner l’analyseur placé en avant de droite à gauche, les autres couleurs

  1. On les trouvera brillamment résumés et élucidés dans les livres de Tyndall sur la lumière.