Aller au contenu

Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Laponie. Les voleurs se servent de cette main comme d’un chandelier ; toutes les personnes à qui elle est présentée sont subitement frappées de stupeur et d’engourdissement. — Nos missionnaires ont découvert à Calcutta et à Canton des charmes analogues employés par des bandes de voleurs qui parviennent à enlever de malheureux enfants et à les stupéfier instantanément au point de les empêcher de reconnaître et même de voir jusqu’aux membres de leur propre famille. On lit à ce sujet, dans le Glaneur indouchinois du 2 juillet 1820 : « La curiosité publique a été vivement excitée depuis quelques jours par la découverte d’une bande de voleurs d’enfants des deux sexes. Cette découverte a été faite par le zèle d’un tisserand en soie, qui, en se promenant dans les rues de Canton, reconnut l’enfant de son maitre, perdu depuis quelques jours. L’enfant tourna sur lui un regard stupide et refusa de le reconnaitre. Le tisserand l’emmena de force chez son père. Il restait toujours sous le charme de la stupidité ; mais on n’eut pas plus tôt appelé les prêtres de Bouddha et pratiqué les cérémonies efficaces que le charme disparut, et que l’enfant, en versant des larmes abondantes, reconnut son maître et son père. Les voleurs furent découverts : on trouva six hommes et trois femmes qui faisaient ce métier depuis plus de vingt ans. Ils avaient enlevé, pendant cette époque, plusieurs milliers d’enfants : il n’en restait plus que dix dans la maison, tous sous l’influence du charme stupéfiant. »

Charmes d’invisibilité. — Pour se rendre invisibles, grand nombre de magiciens, invoquant habituellement Satan, portent en outre sous le bras droit le cœur d’une chauve-souris, celui d’une poule noire ou celui d’une grenouille.

— Ou encore, le sorcier prend entre les dents certain os d’un chat noir volé, qu’il a fait bouillir pendant vingt-quatre heures sans boire ni manger.

— Il faut noter aussi l’anneau enchanté ou anneau de Gygès. Les cabalistes ont laissé la manière de faire cet anneau. « Il faut entreprendre cette opération un mercredi de printemps, sous les auspices du daimon Hermès. Que l’on ait du bon mercure fixé et purifié ; on en formera une bague où puisse entrer facilement le doigt du milieu ; on enchâssera dans le chaton une petite pierre que l’on trouve dans le nid de la huppe, et on gravera autour de la bague ces paroles : Jésus passant † au milieu d’eux † s’en alla ; puis, ayant posé le tout sur une plaque de mercure fixé, on fera le parfum de Mercure ; on enveloppera l’anneau dans un taffetas de la couleur convenable à la planète du daimon protecteur ; on le portera dans le nid de la huppe d’où l’on a tiré la pierre ; on l’y laissera neuf jours ; quand on la retirera, on fera encore le parfum comme la première fois ; puis, on la gardera dans une petite boîte faite avec du mercure fixé pour s’en servir à l’occasion. Alors on mettra la bague à son doigt. En tournant la pierre en dehors de la main, elle