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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/355

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1872 Albert Pike au sujet de la maçonnerie féminine. Il y disait que, pour mieux cacher l’existence des Loges androgynes, il était utile de provoquer de temps en temps des discussions à ce sujet dans les convents, sauf à rejeter les vœux en faveur du rétablissement de ces Ateliers, ou, s’ils étaient adoptés une première fois, les annuler dans un convent ultérieur à peu de distance.)

« III. Le Congrès est d’avis qu’il y a lieu également de constituer au plus tôt des Loges d’ouvriers, tant à la ville qu’à la campagne, et qu’elles devront être organisées de façon à ce que l’initiation des prolétaires soit le moins coûteuse possible et même gratuite, sauf une cotisation insignifiante pour couvrir les frais indispensables. »

(Ce vœu est encore de la catégorie des manifestations platoniques, uniquement faites pour la galerie. Les frères trois-points ne tiennent aucunement à admettre parmi eux des ouvriers ; mais ils éprouvent le besoin de faire croire qu’ils s’intéressent aux ouvriers et qu’ils ne leur ferment pas leurs portes. Vis-à-vis des profanes, les ordres du jour semblables à celui-ci sont donc une autre manière d’opérer en 214 ; mais ce n’est pas néanmoins comme dans le cas de l’ordre du jour précédent. Sur la question des loges féminines, on se moque de la galerie, attendu qu’elles existent et qu’il n’est nul besoin d’en voter la création ; en ce qui concerne les loges ouvrières, elles n’existent pas, et, en dépit de tous les votes, on ne les crée jamais.)

« IV. Le Congrès décide que, par les soins de l’autorité maçonnique, il sera institué un corps de Messagers secrets, lesquels seront choisis parmi les maçons de condition complètement libre et dont le dévouement à l’Ordre aura été depuis longtemps éprouvé ; ces messagers ne seront inscrits à aucune Loge particulière et relèveront directement de l’autorité centrale de la Maçonnerie italienne ; ils auront pour mission de communiquer à tous les Ateliers les ordres et les instructions du Chef.

« V. Il sera créé, d’autre part, un corps de Frères propagandistes, dont la fonction sera de voyager de ville en ville, comme colporteurs et marchands de toute espèce, pour répandre partout, et notamment parmi les populations rurales, des opinions favorables à la Maçonnerie, pour en faire l’éloge adroitement parmi les profanes et la défendre contre les préjugés ; ces propagandistes, qui ne se feront point connaître pour maçons et qui, dans leurs pérégrinations, s’abstiendront de toute visite aux locaux maçonniques, seront dénommés Frères Ambulants.

« VI. Lorsque l’Ordre aura intérêt à initier un personnage de condition sociale très élevée ou qui sera, pour un motif à apprécier par le Grand-Maître, dans une situation commandant la réserve la plus absolue et le secret le plus rigoureux, son initiation secrète sera connue uniquement du Grand-Maître, et, par exception, du Grand-Maître Adjoint, du Grand Secrétaire et du Grand Trésorier.