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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 1.djvu/446

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Je laisse la pseudo-Vérité et les agents lemmistes traiter tout cela de roman. Haussons les épaules une fois de plus, et continuons à démasquer les ennemis de l’Église, à divulguer leurs manœuvres souterraines. Méprisons les louches personnages qui s’efforcent de faire obstacle à la lumière que nous apportons, et travaillons toujours pour Dieu, qui nous voit et nous juge.


De ce que les juifs jouent aujourd’hui un rôle très important dans la franc-maçonnerie, il ne faudrait pas en conclure que cette secte internationale est devenue juive. Gardons-nous de toute exagération. Je ne vais pas jusqu’à ce raisonnement, que se sont tenu quelques antisémites : « La franc-maçonnerie, disent-ils, est imbue des doctrines de la cabale ; or, la cabale est une création juive ; donc, franc-maçonnerie et judaïsme ne font plus qu’un, ou tout au moins la franc-maçonnerie de nos jours est une institution juive ».

Nous raisonnerions tout aussi faussement, si nous disions : « La franc-maçonnerie est imbue des doctrines gnostiques et manichéennes ; or, le gnosticisme et le manichéisme sont des doctrines chrétiennes ; donc, la franc-maçonnerie est une institution chrétienne ». Il y a, en effet, entre la cabale et le judaïsme orthodoxe ou Mosaïsme, la même différence qu’entre le gnosticisme de Valentin ou de Manès et le Christianisme.

Bien habile, du reste, serait celui qui pourrait préciser l’élément d’erreur dogmatique prédominant dans la masse des adeptes de la franc-maçonnerie, en dehors des grandes lignes de l’enseignement négatif et positif prôné au sein des loges, grandes lignes qui se résument en ceci : abolition de l’Église du Christ, restauration de la religion et du culte de Satan. Il n’y a pas une erreur dogmatique, pas une hérésie, pas une absurdité philosophique, pas une divagation de la pensée humaine, qui ne puisse revendiquer l’honneur d’avoir eu, un jour ou l’autre, parmi les francs-maçons, ses adeptes et ses croyants. Ils le reconnaissent implicitement eux-mêmes, quand ils se font gloire, pour se donner une origine lointaine et mystérieuse, de résumer en eux toutes les doctrines réprouvées par l’Église catholique, depuis les monstruosités qu’abritaient les sanctuaires de l’antique Asie, jusqu’aux modernes rêveries des Swedenborg ou des Cagliostro.

Pour nous en tenir à la cabale qui est ici seule en cause, l’histoire de son introduction dans les doctrines de la maçonnerie ne fait qu’un avec celle de l’introduction des juifs eux-mêmes dans les loges.

Cette introduction officielle remonte à l’année 1782, à cette fameuse assemblée ou convent de Wilhelmsbad, où « toutes les sociétés secrètes s’appelèrent, comme ledit l’abbé Lémann (un juif converti), d’un bout de la terre à l’autre, comme des oiseaux sinistres auxquels on aurait fait comprendre que le cadavre de l’ancien ordre social se prépare et leur sera livré. » C’est dans ce convent que pour la première fois fut solennellement