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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/206

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Discours sur le Symbolisme, tiré à cent-cinquante exemplaires ; l’un et l’autre se valent comme infamie et donnent l’explication secrète des trois premiers grades maçonniques. Ces livres-là, comme tous ceux de l’anti-pape de Charleston, je les ai eus a ma disposition, non seulement à Calcutta, mais à Charleston même ; je les ai copiés ; et je déclare à mon tour que le dit commentaire du symbolisme des grades d’Apprenti, Compagnon et Maître n’est pas imprimable dans un livre exposé à tomber sous des yeux innocents.

Un auteur a reproduit une partie importante de ces élucubrations diaboliques d’Albert Pike ; c’est M. Léo Taxil, dans son volume intitulé Y a-t-il des femmes dans la franc-maçonnerie ? Je ne le blâme pas ; car il a soin de prévenir que son livre est uniquement destiné aux personnes d’âge mûr, et il a, en outre, une très élogieuse approbation épiscopale. Mais, moi qui m’adresse à tout le public, qui veux démontrer le satanisme de la secte, sans entrer dans les détails de nature à troubler des âmes candides, je suis tenu à une grande réserve. Je dirai tout ce qu’il faut dire, et je n’irai pas au-delà de ce qu’il est indispensable de faire connaître. Le lecteur, j’en suis convaincu, me rend cette justice, que, tout en me faisant comprendre, je sais m’arrêter à propos et ne pas dépasser la mesure. Je continuerai ainsi jusqu’au bout. — Cette observation, je le répète, n’implique aucune critique à l’égard de qui a cru devoir reproduire tels quels certains passages de deux rituels lucifériens, passages que, moi, j’atténuerai. D’autre part, je donnerai mille renseignements que les auteurs n’ayant pas vu de près le palladisme ne pouvaient fournir, et je rectifierai diverses menues erreurs commises par plusieurs écrivains.

Poursuivons donc cette relation vécue.

Le chevalier d’éloquence, lisant sur le rituel l’instruction pour l’Élue, disait encore à miss Arabella :

« Jésus, enfin, voulut montrer avec éclat que la religion ne doit pas être un commerce, et que le trafic de tout ce qui se rapporte au culte du à la divinité est une chose infâme. Il se rendit donc un jour au temple de Jérusalem, à l’heure où de cyniques vendeurs encombraient les parvis et assaillaient les fidèles de leurs offres à tout prix ; s’armant d’une verge, à la face du soleil, il chassa, plein d’un juste courroux, tous ces trafiquants indignes. Et, en vous rappelant, ma sœur, cet épisode tout à l’honneur de Jésus, nous ajoutons que le catholicisme fait preuve d’une rare impudence en célébrant cet acte courageux dans les sermons de ses prêtres ; car le catholicisme protège ce même cynique commerce, ses prêtres en retirent leurs plus gros profits, vendant tout, bénédictions et prières, baptême, mariage et enterrement, pardon des fautes commises, espoir en la miséricorde divine, vendant non seulement les choses