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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/209

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mule le geste de donner un coup de verge, la main droite repliée d’abord sur l’épaule droite et frappant ensuite dans le vide, droit devant soi. Le frère ou la sœur, qui se présente pour entrer dans la salle, doit répondre par un autre geste de coup de verge, la main droite à l’épaule gauche et frappant comme du revers. Par cette pantomime ridicule, « on figure, dit le rituel, l’acte énergique de Jésus, enseignant pratiquement et prophétiquement comment doivent être traités les charlatans sacerdotaux. »

L’attouchement est la jonction des mains, quelquefois des pieds ; c’est encore un signe, et celui-ci se donne non seulement à la porte du temple, mais aussi entre adeptes qui se rencontrent dans la rue. Deux Élues, ou un frère et une sœur du Palladium, se donneront l’attouchement ainsi : l’une présente la main droite à plat, doigts étendus serrés, sauf un écartement entre le médius et l’annulaire, et dit : « Le sépulcre s’ouvre » ; l’autre, dans l’écartement, place son pouce droit levé, gardant le poing fermé, et dit : « Résurrection ! »

Dans le catéchisme d’Élue, on explique cet attouchement de la façon suivante : « Le peuple est enseveli, mort, dans le sépulcre de l’ignorance ; la pierre du sépulcre se fend et laisse pénétrer la lumière dans le tombeau ; la lumière maçonnique ressuscitera le peuple. »

Il y a aussi un autre sens ; mais il est obscène, et je m’abstiendrai de l’indiquer. Ce double sens se comprend au grade de Maîtresse Templière.

Par batterie, en entend la série de coups réglés qui se frappent à la porte du temple ou qui servent dans les applaudissements pour faire honneur à une sœur ou à un frère. Les Élues exécutent la batterie par un coup fort, suivi de cinq petits coups. Il s’agit, d’après le rituel, de rappeler Jésus et les cinq frères et sœurs que la maçonnerie lui attribue.

L’acclamation est un cri que l’on pousse tous ensemble, en séance, après une batterie d’applaudissement. En réunion d’Élues, on crie : « Ave, Eva ! ave ! » Le rituel dit : « Nous saluons ainsi en Mirzam la digne fille d’Ève. » La maçonnerie nie la virginité de la mère de Notre Seigneur, et elle feint de célébrer, par un horrible blasphème, une épouse ayant donné le jour à six enfants. Tout ceci, on le reconnaîtra, est absolument satanique ; le palladisme est vraiment la preuve de l’esprit infernal qui inspire la franc-maçonnerie.

Quand on demande à un maçon ou à une maçonne quel est son âge, il ou elle répond par un âge de convention, qui varie suivant les rites et les grades. À une question de ce genre, on répond d’abord par l’âge du degré inférieur du rite ; si l’adepte qui vous interroge n’a que ce degré, il s’en tient là, ignorant la suite ; si au contraire il appartient à un grade supérieur, il pose une nouvelle question, ainsi : « Allez-vous plus loin ? » On dit alors l’âge du deuxième degré, et ainsi de suite, graduellement.