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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/547

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découvertes de la vraie science sont examinées, fouillées, puis utilisées pour des recherches et des découvertes nouvelles, dans un but exclusivement criminel.

Souvent même, c’est le laboratoire de Gibraltar qui arrive bon premier dans le concours des chimistes chercheurs, en ce siècle : mais cela, personne ne le sait ; le Palladisme ne proclame pas ses découvertes scientifiques, il les garde pour lui, c’est-à-dire il les réserve pour ses crimes inconnus, défiant toute constatation des causes.

Ainsi, il y a beau temps que la microbiologie n’a plus de secrets pour Athoïm-Olélath et ses sous-ordres. Pasteur isole, étudie, cultive les microbes dans des milieux stérilisés, et, par ce procédé de culture, il a pu atténuer leur action morbide ; c’est ainsi que ce véritable et honnête savant, profondément chrétien, explique son système. Les chimistes du Palladium, eux, font tout le contraire depuis leur installation à Gibraltar : ils cultivent les microbes pour avoir constamment sous la main de quoi répandre à volonté tel ou tel fléau dans telle ou telle contrée, sur un ordre venu de Charleston.

Quand je pris congé de lui, le directeur du laboratoire occultiste m’offrit, comme cadeau que je ne pus refuser, une simple petite fiole, de la contenance de quelques centilitres à peine ; il y avait là-dedans de quoi provoquer, dans une ville de deux millions d’habitants, comme Paris, un choléra plus meurtrier que celui qui a sévi à Hambourg en 1892. De mon bord, j’ai jeté le lendemain la fiole maudite, avec un plomb, au fond de la mer.

Tenez, voici la salle où opèrent les frères Sichen, Caïtha et Rasith. Que voyez-vous ? des cornues, des alambics, des appareils à cristallisation ou à distillation ? Non, rien de tout cela ; mais uniquement des râteliers supportant des milliers et des milliers de tubes, pleins de bouillons de culture microbiens. Sichen, Calïha et Rasith sont les conservateurs de la peste, du choléra et de toutes les épidémies.

Le diable maintenant s’est fait bactériologiste ; quelques études suffisent à ses suppôts pour mener à bien leurs opérations. Grâce à des médecins, indignes et coupables, ses auxiliaires et ses affidés, la Ré-Théurgie Optimate, qui constitue le satanisme maçonnique, fera avaler, quand elle voudra, à ceux et celles qu’une condamnation des chefs occultes aura désignés, des cultures de microbes, pour leur donner la fièvre typhoïde, par exemple, ou toute autre maladie contagieuse ; la secte infernale s’en débarrassera ainsi sans trace et sans que, par conséquent, on puisse l’accuser.

Je dois dire, à la vérité, qu’elle n’est pas encore entrée carrément et d’une façon absolument générale dans cette voie. Oh ! ce qui la retient,