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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/604

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corps qui le transportaient. Puis, il reprit sa place, et alors une main commença à apparaître dans l’ouverture, sans même se retirer subitement, et on la vit ainsi d’une manière plus distincte. Le médium, qui n’avait encore jamais vu cela, souleva la tête pour voir, et, tout de suite, la main vint lui toucher le visage. Carl du Prël, sans abandonner la main du médium, introduisit la tête dans l’ouverture, au-dessus de la tête du médium, et tout de suite il se sentit touché fortement sur diverses parties du corps et sur plusieurs doigts ; entre les deux têtes, la main se montra de nouveau.

» M. du Prël reprit sa place, et M. Aksakoff présenta un crayon dans l’ouverture ; ce crayon fut saisi, puis après lancé à travers l’ouverture, sur la table. Une fois, apparut un poing fermé sur la tête du médium. Il s’ouvrit lentement et nous fit voir la main ouverte avec les doigts séparés. Cette main apparut tant de fois et fut tellement touchée aussi par nous que le doute n’était pas possible. C’était vraiment une main humaine et vivante que l’on pouvait toucher.

« À la fin de la séance, M. du Prël nous annonça une empreinte dans l’argile ; effectivement, on vit la forme d’une main droite, et cela nous expliqua pourquoi ce morceau d’argile avait été lancé sur la table, à travers l’ouverture du rideau, sur la fin de la séance, preuve évidente que les assistants n’étaient pas hallucinés.

« Les faits se répétèrent plusieurs fois sous la même forme. Pour plus de sécurité, on lia à la main gauche du médium un cordon élastique qui lui enroulait séparément les doigts, ce qui permettait à tout instant de distinguer laquelle de ses mains tenait chacun de ses voisins.

« Les apparitions eurent lieu également sous le contrôle rigoureux et alerte de MM. Schiapparelli et Charles Richet. »

« De tous ces faits, que faut-il conclure ? Quand des observations semblables sont attestées par une réunion de personnalités comme celles dont on a lu les noms plus haut, n’y aurait-il pas quelque entêtement à les nier ou à les donner comme de simples mystifications ?…

« Je n’ai que peu de foi en le spiritisme. Cependant, il m’a semblé que les phénomènes mystérieux obtenus à l’aide d’Eusapia Paladino étaient assez curieux pour mériter un moment d’attention. Aussi n’ai-je pas été surpris d’apprendre qu’un certain nombre d’adeptes parisiens du spiritisme scientifique avaient ouvert entre eux une souscription pour faire venir ici le fameux médium.

« Sortira-t-il quelque chose d’instructif des expériences qui seront faites alors ? C’est ce que l’avenir nous dira. »

J’ai tenu à reproduire in-extenso, et sans en changer une ligne ni un