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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/706

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ont depuis longtemps déjà désappris Dieu et son Église ; chez ceux-là, le terrain est absolument préparé. L’obsession, chez eux, est caractéristique ; elle les pousse contre tout ce qui est chrétien. Cette forme est bien connue ; elle est celle de « ceux qui voient le jésuite partout », suivant l’expression familière. Mais l’homme qui voit le jésuite partout est sûrement un irréligieux fanatique, remarquez-le bien ; et l’objet vrai de sa haine, c’est Jésus-Christ et l’Église.

Chez ceux-là, l’obsession est à son apogée et confine à la possession ; ils forment cette tourbe de sectaires haineux, ennemis de tout ce qui est grand, noble, beau, bien, de tout ce qui vient de Dieu, et qui ne rêvent que l’égalité par en bas ; et nous savons ce que en bas veut dire.

Ceux-là sont perpétuellement obsédés par cette forme spéciale qu’on appelle l’anticléricalisme, qui consiste à persécuter des innocents, des faibles, des enfants et des femmes, et qui est tellement bête, tellement monstrueuse, qu’elle ne peut provenir que du Maudit.

Pourquoi, en effet, cet acharnement contre l’Église, et, notons-le bien, contre l’Église catholique seule ? Pourquoi cette fureur contre ceux qui n’ont qu’un tort : prier ? Et qui ne voit là, très nettement, dans cette forme d’obsession spéciale, que personne ne confondra ni avec l’hystérie ni avec la monomanie, la griffe même, le souffle et l’inspiration de Satan ?

N’insistons pas. Énoncer le fait, c’est le prouver et l’expliquer jusqu’à la dernière évidence.

Mais ce sont là, pour ne citer que ces quelques manières, des obsessions que l’on pourrait appeler par suggestion d’idées diaboliques et dans lesquelles le Maudit ne s’est pas encore montré, ni découvert nettement. Nous savons qu’il est des obsessions d’espèces encore différentes : celles où les esprits malins jouent un rôle actif.

Le chapitre des Vocates Procédants nous en a fourni des exemples assez probants, pour que nous n’ayons pas à y revenir.

Je répéterai seulement que cette catégorie se divise en deux classes : ceux que le démon obsède pour les attirer à lui, et dans le but de remporter sur eux une victoire définitive ; ceux, au contraire, qu’il comprend bien qu’il n’aura jamais, mais qu’il se plaît seulement à tourmenter, — tels que le bienheureux curé d’Ars et d’autres encore, dont la liste serait trop longue à publier.

Vocates Procédants et bons chrétiens fidèles et vertueux, voilà donc deux classes distinctes d’obsédés, qui varient par les personnes, les effets et les résultats de l’obsession.

Il suffirait de rapporter tous les faits certains, reconnus, avérés, d’obsession diabolique, pour infliger bien facilement une défaite honteuse à ceux qui nient de parti pris cette première action du diable sur la créa-