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Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/856

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blesse. Comme elles reparaîtront à tour de rôle dans le cours de cette histoire, en voici les noms :

1. Jeanne de Belciel, de la maison de Coze en Poitou, dite sœur Jeanne des Anges. — 2. Sœur Louise de Jésus, dame de Barbeziers, de la maison de Nogaret. — 3. Sœur Catherine de la Présentation, Jeanne de Barbeziers, sœur de la précédente. — 4. Sœur Agnès de Saint-Jean, ou Anne de Sainte-Agnès, Anne de La Motte, fille de M. de la Motte-Baracé, du pays d’Anjou. — 5. Sœur Jeanne du Saint-Esprit, Anne d’Escoubleaux de Sourdis, de la même famille que le célèbre archevêque de Bordeaux, de ce nom. — 6. Sœur Claire de Sazilly. — 7. Sœur Gabriel de l’Incarnation, madame de Fougère, sous-prieure. — 8. Sœur Élisabeth Bastard ou Élisabeth de la Croix. — 9. Sœur Catherine d’Aufray. — 10. Sœur Monique de Sainte-Marthe. — 11. Sœur de Saint-Nicolas. — 12. Sœur Séraphique Archer. — 13. Sœur Angélique de Saint-François, maîtresse des novices. — 14. Sœur du Saint-Sacrement. — 15. Sœur Anne de Saint-Augustin. — 16. Sœur Thérèse de Jésus. — 17. Sœur Marthe, fille du sieur de Magnoux.

Au mois de juin 1631, le prieur de Chasseignes, l’abbé Moussaut, étant venu à mourir, les religieuses durent chercher un autre confesseur. Urbain Grandier se mit sur les rangs, et cela, dit le procès, dans les in tentions les plus perverses.

Son caractère et ses mœurs, comme nous l’avons vu, ne se prêtaient que trop à ces accusations. On lui préféra un de ses collègues dans le canonicat de Sainte-Croix, messire Mignon, avec lequel il avait eu de grands démêlés. Mais laissons parler ici le père Surin[1].

« Cette histoire surprenante a commencé par de grands procès entre deux chanoines de l’église collégiale de Sainte-Croix de Loudun, nommés, l’un, M. Mignon, homme fort sage, vertueux, et d’un mérite distingué ; l’autre, Urbain Grandier, fort bien fait, éloquent, docte, se tirant adroitement de toutes sortes d’affaires. Il était chanoine et curé de la paroisse de Saint-Pierre du Marché. M. Mignon gagna un procès contre lui devant son évêque, Mgr de Poitiers, et le perdit devant le primat, Mgr l’archevêque de Bordeaux.

« La source de ce procès fut le libertinage de Grandier, que M. Mignon ne pouvait souffrir, parce qu’il était d’une vertu très solide. Comme son mérite le faisait estimer de tout le monde, les religieuses ursulines, s’étant établies à Loudun dans ce temps-là, le choisirent pour leur confesseur. Grandier ressentit vivement cette préférence, d’autant plus que, loin d’accepter l’offre qu’il leur avait faite de ses services, jamais aucune

  1. Histoire abrégée de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin, de la Société de Jésus (ouvrage inédit faisant suite à ses œuvres), in-12, 1828.