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Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 1.djvu/431

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elle se manifeste dans les adultes, se perfectionne et s’élève ensuite au plus haut degré de conception.

D. L’intelligence suffit-elle pour discerner le faux d’avec le vrai, le bien d’avec le mal ? — R. Oui, lorsqu’elle est dirigée par une saine morale.

D. Où enseigne-t-on cette morale ? — R. C’est la Franc-Maçonnerie qui enseigne la morale la plus pure et la plus propre à former l’homme pour la Société et pour lui-même.

D. Êtes-vous Maçon ? — R. Mes Frères me reconnaissent pour tel.

D. Quelle est la base de la morale enseignée dans la Maçonnerie ? — R. L’amour de nos semblables.

D. Toute morale ne doit-elle pas être fondée sur cette base ? — R. Oui, sans doute ; mais la Maçonnerie est le mode pratique le plus parfait pour son enseignement.

D. En quoi consiste ce mode ? — R. Dans des mystères et des allégories.

D. Quels sont ces mystères et ces allégories ? — R. Il n’est pas permis de le dire ; mais interrogez-moi, si vous le voulez, et vous parviendrez peut-être à les deviner et à les comprendre.

D. Qu’a-t-on exigé de vous pour vous faire Maçon ? — R. Que je fusse libre et de bonnes mœurs.

D. Comment libre ? Reconnaîtriez-vous qu’un homme puisse être dans un esclavage légitime ? — R. Non, tout homme est libre ; mais il peut être soumis à des empêchements sociaux qui le privent momentanément d’une partie de sa liberté, et, d’un autre côté, il ne tombe que trop souvent dans l’esclavage de ses passions ou des préjugés de son enfance et de son éducation, et c’est de ce joug surtout que tout néophyte doit être affranchi. Cependant, celui qui a lui-même aliéné sa liberté doit être exclu de nos mystères ; car celui qui ne peut disposer de lui-même légalement ne peut contracter aucune obligation valable.

D. Comment avez-vous été reçu Maçon ? — R. On m’a dépouillé d’une partie de mes vêtements et de tous mes métaux, et on m’a privé de l’usage de la vue.

D. Que signifie cela ? — R. Plusieurs choses à la fois : la privation de métaux me représentait l’homme avant la civilisation et dans l’état de nature ; enfin, l’obscurité dans laquelle j’étais plongé figurait l’homme dans l’ignorance de toutes choses.