Aller au contenu

Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/238

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ce secret, c’est que la Franc-Maçonnerie est l’œuvre personnelle de Satan, sa religion, son culte, en même temps que sa milice parmi les hommes et son foyer de corruption sur la terre. Le gros de l’armée maçonnique obéit aveuglément aux ordres qu’il reçoit de chefs secrets qu’il ne connaît pas ; les Maîtres eux-mêmes sont loin de se douter que les délibérations de leurs Loges symboliques sont conduites par les hauts grades ; ils croient délibérer, ils ne font que ratifier des résolutions arrêtées d’avance dans les Chapitres et les Aréopages. Et qui les inspire, ces résolutions, si ce n’est l’Esprit du Mal, Lucifer, l’Éblis prétendu Ange de Lumière, que les Chevaliers Kadosch évoquent, avec qui ils sont, par l’effet de leurs exécrables pratiques occultes, en communication directe ?

Je sais bien que, dans le public, même parmi les conservateurs qui lisent ces pages, il se trouvera des esprits forts à qui une telle affirmation fera hausser les épaules. N’importe ! je ferai mon devoir, je dirai ce qui est, je ne me préoccuperai pas de l’opinion de ceux qui, feuilletant à la légère cet ouvrage, se sont uniquement attachés à rire des ridicules de la secte et ont passé, sans les approfondir, les citations de documents. J’aurai, au surplus, mauvaise grâce à me formaliser, si quelques-uns pensent et disent que je déraisonne lorsque j’affirme l’intervention immédiate du génie infernal dans la mystérieuse direction imprimée à la Franc-Maçonnerie par les Aréopages inaccessibles des Kadosch, lorsque je déclare que, dans l’organisation extraordinaire et la conduite prodigieusement habile de cette formidable société secrète, il y a autre chose qu’une main humaine : j’aurai mauvaise grâce à me formaliser, dis-je ; car moi-même j’ai longtemps refusé d’y croire, longtemps j’ai ri d’affirmations semblables, émises avant moi par les personnages les plus éminents