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Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/418

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charité maçonnique, dans une conférence qu’il fit, à Paris, le 1er juin 1858, au Chapitre de Rose-Croix les Trinosophes de Bercy :

« Rappelons-nous, mes Frères, que la Maçonnerie n’a pas constitué un corps d’individus vivant aux dépens des autres. Ces mendiants qui font de leur misère un métier, oseraient-ils avouer dans quel but ils se sont fait recevoir ? Ils viennent audacieusement vous imposer leur détresse. Cette lèpre hideuse de la Maçonnerie, en France, démontre la coupable négligence des Loges, et surtout de celles de Paris. « Ne présentez jamais dans l’Ordre, disait avec raison le F∴ Beurnonville au F∴ Roëttiers de Montaleau, que des hommes qui peuvent vous présenter la main, et non vous la tendre ! »

Quelqu’un croira-t-il encore, après cela, que la Maçonnerie aime les pauvres ?… Vous avez entendu, elle les appelle « lèpre hideuse » par la bouche de son auteur sacré.

Pour ma part, je puis affirmer que je n’ai jamais vu pratiquer la bienfaisance dans les Loges ; je n’ai pas mémoire d’un seul cas de demande de secours formulée et accueillie. Quand, par hasard, un Maître ou un Compagnon, connaissant une misère, propose, par bonté de cœur, à son Atelier, de la soulager, sa proposition ne voit même pas le jour. Voici comment a lieu l’escamotage : toute proposition de cette nature est de celles qui doivent être faites en Loge, non oralement, mais par écrit, et déposées dans le sac qui circule à la fin de la séance ; au dépouillement, le Vénérable annonce, sans nommer qui que ce soit, sans donner le moindre détail, que « diverses propositions de différentes natures, ont été faites et seront transmises aux comités compétents ». Si le Frère, à la sortie de la séance suivante, demande au Vénérable quelle suite a