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Page:Taxil, Révélations complètes sur la franc-maçonnerie, Les frères Trois-Points, 1886, tome 2.djvu/56

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Au bout de cinq mois, on vous dit, moyennant un nouveau versement de 50 francs :

« — Le mot sacré est BOOZ. »

Et encore, deux mois plus tard, la déclaration que vous fait la Franc-Maçonnerie se résume en réalité à ceci :

« — Vous savez JAKIN, vous savez BOOZ, n’est-ce pas ?… Eh bien, mon très cher Frère, c’est absolument comme si vous n’aviez rien appris du tout… En vous initiant au grade d’Apprenti, nous vous avons mis dedans de la plus joyeuse façon ; cette initiation est une pure moquerie. En vous admettant, par une faveur insigne, au grade de Compagnon, nous vous avons mystifié de plus belle ; le Compagnonnage est une duperie superbe… Le vrai Maçon, aimable et bon garçon que vous êtes, ce n’est ni l’Apprenti ni le Compagnon, c’est le Maître… Le véritable Mot Sacré de la Franc-Maçonnerie, ce n’est ni JAKIN ni BOOZ, c’est MAC-BENAC… Soyez satisfait, mon très cher Frère, MAC-BENAC vaut bien le troisième prélèvement de cent francs que nous opérons avec allégresse sur votre bénévole porte-monnaie. »

Je serais curieux de contempler la grimace que ferait un Vénérable, si un Maître nouvellement reçu lui ripostait, après le versement des cent francs et la révélation sublime de MAC-BENAC :

« — Très bien, Vénérable de mon cœur ; mais, puisque JAKIN et BOOZ sont de simples bagatelles de la porte, n’ayant aucune valeur réelle, et puisque MAC-BENAC est le véritable Mot Sacré de la seule et sérieuse initiation, veuillez avoir l’extrême obligeance de me rembourser tout ce que j’ai eu l’honneur de vous verser jusqu’à ce jour. »

Un raisonnement de ce genre serait simple comme bonjour, et le Vénérable, à qui un nouveau Maître le