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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/125

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de ces derniers. Nous nous disions que la France était perdue si le nouvel administrateur prenait possession de la Préfecture. À la rigueur, on sacrifiait Delpech, le préfet n° 2, aux exigences de Gambetta ; mais le préfet n° 1, c’est-à-dire Esquiros, jamais !

À la Jeune Légion Urbaine, les uns tenaient pour le gouvernement de Tours, et les autres, pour la Ligue du Midi. Les Girondins, — tel était le nom que nous donnions aux légionnaires qui acceptaient Gent, — furent plus adroits que les Montagnards. Ils firent un coup d’État. Une nuit, ils déménagèrent toutes les carabines avec lesquelles nous exécutions nos manœuvres sur la plaine Saint-Michel et les remirent aux bataillons de la garde nationale qui soutenaient le nouveau préfet.

C’était une « exécrable trahison ».

Je fis appel aux légionnaires demeurés fidèles à Esquiros. Nous constituâmes un conseil de guerre, qu’on nomma la Cour Martiale de la Jeune Légion Urbaine, et nous nous mîmes en devoir de juger les traîtres.

Naturellement, pas un d’entre eux ne daigna comparaître devant la Cour Martiale ;