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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/14

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vaient même des enfants de Batavia, de Sydney et de la Nouvelle-Orléans.

À cette époque, le supérieur, ou Père Recteur, était le Père de Bouchaud.

J’entrai en sixième ; il s’agissait de me perfectionner dans le latin, dont je n’avais appris, au Sacré-Cœur, que les rudiments.

Le professeur de sixième se nommait le Père Richard. Il était très aimé de ses élèves. Incapable de la moindre brutalité, il ne se faisait respecter des enfants qu’à force de mansuétude ; et ce n’était pas affectation de sa part, cela était dans son caractère. Il était la bonté même.

Dans les chaudes journées d’été, parfois, profitant du beau temps, il nous emmenait à la campagne, assez loin. On emportait du pain et du chocolat ; en route, il achetait des cerises à un paysan et nous les distribuait. On s’arrêtait sous bois, et là, à l’ombre, il nous faisait son cours de grammaire, de latin, de catéchisme ou d’histoire. Puis, on jouait et l’on goûtait sur l’herbe.

Ah ! je vous réponds que c’était à qui saurait le mieux ses leçons, avec un tel maître. Les sorties de cette espèce étaient exceptionnelles ; mais comme tout le monde s’appli-