Aller au contenu

Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/179

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dire. Le maire Espitalier, leur chef, avait un journal, le Petit Cettois, qui bataillait avec le Frondeur.

Seulement, la polémique n’était pas comprise de la même manière par les deux feuilles. Le Frondeur critiquait les actes politiques et administratifs du maire Espitalier. Le Petit Cettois me répondait en m’attaquant dans ma vie privée. Toutes mes actions personnelles, les moindres faits qui ne regardent pas le public, étaient travestis avec la plus odieuse mauvaise foi. Pour tout dire, et l’on ne sera dès lors plus surpris, il est bon qu’on sache que le maire Espitalier était franc-maçon et Vénérable d’une Loge de Cette ; chez les francs-maçons, le mensonge est considéré comme une vertu.

Le Petit Cettois en vint jusqu’à imprimer que, nageant dans l’or, je laissais ma mère mourir de faim ; c’est de cette façon que les opportunistes présentaient au public l’histoire de ma séparation avec ma famille. Or, je gagnais alors 300 francs par mois, et ma mère avait si peu besoin de mes secours que, le jour même où paraissait l’article d’Espitalier, elle achetait à Marseille une maison lui coûtant 70,000 francs qu’elle payait comptant.