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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/222

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porte quels moyens. Dieu, c’est le mal ; par conséquent, tout ce qui peut détourner de Dieu les hommes est essentiellement honnête, et il ne peut y avoir de malhonnêteté irréligieuse. C’est pourquoi, le mensonge, dès l’instant qu’il est de nature à nuire à la religion et aux prêtres, est parfaitement licite. »

Voltaire a, plus que tout autre, usé de cette arme perfide ; on peut dire qu’il a élevé le mensonge à la hauteur d’une institution.

C’est lui qui, le premier, a formulé avec cynisme cette abominable théorie.

La voici, textuellement :

Le mensonge n’est un vice que quand il fait du mal ; c’est une très grande vertu quand il fait du bien. Soyez donc plus vertueux que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. Mentez, mes amis, mentez. » (Lettre de Voltaire à son ami Thiériot, 21 octobre 1736. Œuvres complètes de Voltaire, édition Garnier frères, 2e volume de la correspondance, page 153.)

Donc, — en se plaçant au point de vue des ennemis de la religion, — étant donné que le plus grand bien qui se puisse rêver consisterait dans la destruction totale de la foi chré-