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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/251

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Une autre fois, j’expliquai comment les chanoines de Notre-Dame, se réunissant dans des souterrains, nettoyaient de vieux instruments de supplice et se disposaient à s’en servir, comptant sur une restauration très prochaine de la monarchie légitime.

Tous les renseignements que je donnais à la Bataille étaient de cette force-là. Et le journal les publiait ! D’autres feuilles parisiennes venaient à la rescousse. Il n’y eut que le Temps qui pensa et dit que les collaborateurs de M. Lissagaray avaient la berlue.

Ces chroniques insensées durèrent à peu près un mois. Dans les bureaux de l’Anti-Clérical, on se tordait de rire chaque fois que je mettais à la poste une lettre signée « Jean-Pierre ». On était sûr de la voir le lendemain dans la Bataille.

À la fin, je me lassai, Jean-Pierre cessa de dévoiler les intrigues de l’archevêché.

Cette aventure prouve avec quelle facilité on accueille dans la presse républicaine n’importe quelle calomnie, du moment qu’elle est dirigée contre le clergé.

On ne se doute pas de l’entente instinctive qui existe à cet effet entre écrivains libres-penseurs. Le moindre mensonge, allumé dans