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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/282

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demeurer indéfiniment à Paris, on remettait de jour en jour, sans dire ni oui ni non, la séance où le Conseil devait recevoir le glaive d’honneur.

Et il s’agissait d’une arme légendaire, d’une relique nationale, de l’épée décernée par le gouvernement de la Révolution à celui que nos aïeux de 1792 appelaient « le premier grenadier de la République ».

L’énergie de Canzio, — je n’ai pas le droit d’en dire davantage, — triompha de toutes les perfidies. Nos édiles se décidèrent enfin, sous la pression de quelques journaux d’avant-garde, à recevoir l’épée de La Tour d’Auvergne et de Garibaldi.

Pendant son séjour à Paris, le général Canzio voulut bien demeurer chez moi. Il sait avec quelle affection profonde pour l’homme de Caprera je mis sous pieds toutes les haines républicaines qui m’assaillaient alors, et à quel point, tout en me dévouant à l’œuvre commune, je m’effaçai pour ne fournir aucun prétexte aux ennemis cachés de la commémoration garibaldienne.

Ce fut dans ces circonstances que je fis la connaissance de Ruiz Zorilla, le célèbre agitateur espagnol. Il est peut-être