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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/291

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Nous verrons plus loin que le casier judiciaire de Bordone, transmis au Ministère de la Justice par le procureur d’Avignon, était incomplet.

Mais Bordone se moquait bien de sa destitution, si officielle qu’elle pût être.

Il avait des motifs pour rester auprès de Garibaldi, et il resta quand même, malgré le ministre, malgré la famille et les amis du général.

Il créa et entretint le désordre pour discréditer les volontaires italiens et nuire à la défense.

Dépêche à l’appui :


Lyon, 5 décembre 1870.


Préfet du Rhône à Ministre Intérieur et Guerre, Tours.


La conduite de Bordone à Autun est l’objet des plaintes de tous, une cause de découragement, un péril très grave. Elle mérite un conseil de guerre. Vous devez en savoir plus que moi ; mais ce que je sais m’oblige à dire que le maintien d’un tel chef d’état-major est un scandale. Garibaldi est aveugle ; vous ne pouvez pas l’être. N’y t-il pas moyen d’éloigner Bordone sans blesser Garibaldi ? En tout cas, tout doit céder à l’intérêt du salut public.


Signé : Challemel-Lac Ur.