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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/300

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Ni Gambon, ni Delescluze, ni Vermorel, ni Flourens, ni Varlin, ni, je peux le dire, aucun des hommes qui ont marque dans la démocratie, n’ont eu à se défendre devant un tribunal quelconque du délit d’escroquerie.

Je ne peux donc accepter et personne n’acceptera comme excuse du délit reproché par la justice française à M. Bordone, la crainte qu’il inspirait au gouvernement français.

Mais ceci n’est pas le plus grave, et, si je n’avais affaire qu’à un escroc, je ne me donnerais pas la peine de le démasquer, cela ne regardant que la police ou les personnes qui peuvent avoir des rapports d’intérêts avec lui.

L’escroc s’est transformé en espion international pour échapper au châtiment qui l’attendait, et, depuis quinze ans, est préposé par les gouvernements de France et d’Italie à la surveillance de Garibaldi.

Voilà ce qui est grave, voilà ce qui intéresse tout le monde, et voilà pourquoi j’écris ces lignes.

Le dossier Bordone se composait de deux parties.

La première contenait tout ce qui avait trait à la procédure.

La seconde contenait la correspondance échangée entre le chevalier Nigra, ministre d’Italie, et le ministre des affaires étrangères de France, au sujet de l’envoi du dossier à Victor-Emmanuel.

Dans la première partie, on suivait pas à pas