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Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/36

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Carbonnel, se méfie de moi. Et bien, il ne manquerait plus que cela, que je ne fisse pas mes pâques ! Je serais sûrement renvoyé.

Le lendemain, la solennité de la communion générale eut lieu. Les élèves allaient à la table sainte, par groupes, tous ceux qui occupaient le même banc se rendant ensemble à l’autel.

Mon confesseur, agenouillé dans un coin de la chapelle, priait.

Quand mes camarades de banc se levèrent à leur tour, je marchai avec eux. Je reçus Dieu indignement.

Au moment où, quittant l’autel, je me dirigeai vers ma place, je vis un mouvement insolite au fond de la chapelle. Les professeurs, les surveillants s’empressaient autour de l’abbé C*** qui venait de se trouver mal.

Ah ! j’éprouvai alors un vif remords. Mais ce fut pas du sacrilège, hélas ! que j’avais froidement commis. Je ne me reprochais pas ce que mon indigne communion avait d’abominable en elle-même, mais ses fâcheuses conséquences pour mon pauvre confesseur.

La mauvaise journée que je passai !

Je n’osai pas aller, personnellement, prendre des nouvelles de l’abbé C***. J’avais peur