Aller au contenu

Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

travail et d’employer une nuit d’insomnie à écrire.

Je me retirai encore dans mon bureau. Je passai cette nuit en prières. Je me promis d’aller, dès le lendemain, me faire absoudre de mes crimes.

Aux premières lueurs du jour, je résolus de faire part de ma conversion à un catholique qui n’avait jamais désespéré de moi et qui m’avait toujours témoigné de l’amitié. Cet ami était M. Mercier, dont je fis la connaissance à Marseille en 1872.

Voici la lettre que je lui écrivis :


Paris, 24 avril 1885.


Cher Monsieur Mercier,


Cette lettre va vous apporter une surprise bien agréable. Depuis hier, je ne suis plus le même homme ; je suis transformé du tout au tout.

Votre cœur de catholique et d’ami a dû bien souffrir pendant ces dernières années, chaque fois que vous avez appris un de mes scandales anti-chrétiens ; mais, sans doute, vous avez prié pour moi, — car vous me portiez, je le sais, une réelle affection, — et vos prières ont été exaucées.

C’est hier, vers trois heures de l’après-midi, que j’ai entendu en moi-même comme une voix me reprochant toutes mes fautes. Cela a été plus fort que moi, j’ai pleuré. Mes impiétés m’ont fait horreur. Je