Aller au contenu

Page:Taxil - Confessions d'un ex-libre-penseur - 1887 - Letouzey et Ané - 6e édition.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Rochefort, inconnu la veille, qui révolutionnait le pays.

Je me procurai les huit ou neuf numéros parus de la Lanterne, et je les dévorai littéralement.

— Voilà mon homme, me dis-je.

Mon enthousiasme pour Rochefort était du délire.

Ce mois d’août, je le passai dans une agitation, dont il est impossible de se faire une idée.

La Lanterne avait provoqué, en province, la naissance d’une foule de feuilles violentes, que je savourais avec délice.

J’aurais voulus être journaliste.

Écrire et être lu du public, quel rêve !

J’achetais tous les journaux du parti avancé, je les collectionnais en secret.

Les doctrines révolutionnaires m’attiraient comme un aimant. Je me repaissais des écrits les plus exagérés.

Or, ces gazettes écarlates, en majeure partie, n’avaient pas des rédacteurs assez riches pour s’offrir le luxe du cautionnement légal et ne pouvaient traiter de la politique que par allusions et à mots couverts. Mais, comme il leur fallait remplir leurs colonnes, elles se